La pandémie de la COVID-19 que nous subissons actuellement tous à notre niveau, impacte nos comportements individuels et collectifs. Comment allons-nous sortir de cette crise ? Si, d’un point de vue sanitaire, les annonces de l’arrivée d’un vaccin dans les prochaines semaines ou les prochains mois et/ou la meilleure connaissance de la maladie peuvent laisser envisager de vaincre la pandémie ou tout au moins de poursuivre une meilleure maitrise par les services soignants, la crise économique et financière est loin d’être terminée. Les aides financières allouées par l’Europe à chaque état membre devront théoriquement être remboursées.
Pour autant, est ce que le « monde d’Après » sera différent ? Pour certains, la crise est perçue comme une parenthèse, la mondialisation perdurera. Pour d’autres, cette crise aura un impact sur les méthodes de travail, mais pas forcément sur les filières et/ou la consommation. Enfin, la crise amplifie certaines tendances sociétales (émergence du produit local, du naturel,..). Dans tous les cas, la crise sera génératrice de changements plus ou moins profonds et durables.
Pour le milieu rural et plus particulièrement les agriculteurs, le « monde d’Après » sera aussi ce que vous souhaiterez en faire. C’est au monde agricole de le rendre différent s’il le souhaite.
Pour les filières agricoles et l’élevage, qu’est-ce que la COVID-19 a changé ? Il est encore précoce de faire des bilans mais des tendances ou affirmations se dégagent, notamment la poursuite du développement des circuits courts et de la Bio sur les exploitations. La performance et la compétitivité demeureront toutefois essentielles dans tous les modèles agricoles.
La COVID-19 met également l’accent sur des contradictions entre le vouloir faire et le pouvoir de faire. Le consommateur ressent de plus de plus le besoin de connaître, de comprendre l’origine du produit, sans pour autant être capable ou vouloir payer le prix rémunérateur au producteur. Dans ce contexte, les agriculteurs ont été forcés de s’adapter, d’innover, de réfléchir à de nouveaux modes de production et/ou de commercialisation.
La future PAC annoncée pour 2023 devra également être un pilier de la relance économique du secteur agricole.
Pour conclure, la soudaineté et l’importance de cette crise montre que la France se doit de disposer d’une filière de production agricole et alimentaire structurée, en capacité de répondre aux besoins. Ce défi passe par le maintien d’un tissu rural encouragé par une politique à l’installation incitative et fédératrice d’agriculteurs performants et innovants. L’humain est au cœur de l’avenir agricole, il faut décomplexer le métier d’agriculteur, le rendre attractif, l’aider à s’adapter aux changements climatiques pour répondre aux besoins alimentaires.
Le Bureau