Donald Trump a été élu, à 70 ans, 45ème président des Etats-Unis. Faut-il s’en inquiéter ? Pourra-t-il mettre son discours controversé en pratique ? Pour le moment il est difficile de savoir jusqu’où l’homme d’affaires pourra bien aller !
Pour l’agriculture américaine, le Farm Bill et la politique agricole n’étant pas dans les attributions directes du président (mais du parlement), une certaine continuité devrait s’observer. L’équipe Trump a, en effet, confirmé le maintien de l’aide alimentaire au sein du Farm Bill et se positionne en faveur des biocarburants. Concernant les 2 millions d’immigrés illégaux travaillant chaque année dans les exploitations américaines, il est fort probable que rien ne soit fait pour limiter cette main d’œuvre afin de ne pas pénaliser les farmers. Depuis son élection, Trump a montré sa capacité à oublier ses promesses de campagne…
Cependant, Trump a des positions très dures vis-à-vis du libre-échange et de l’OMC. Le Tafta, déjà malmené par les européens, risque fort de disparaître avec Trump. Est-ce pour autant une bonne nouvelle pour l’agriculture européenne ?La lutte contre la volatilité des prix pourrait être plus difficile encore dans les années à venir en absence de coordination internationale.
Le manque de stratégie agricole européenne et le Brexit fragilisent l’Europe qui doit désormais, en plus, faire face à 2 dirigeants forts : Poutine et Trump ! Par ailleurs, la Chine ne cache pas ses ambitions sur l’agroalimentaire européen pour relever le défi de nourrir sa population (ex : la Chine vient d’implanter une usine de poudre de lait en Bretagne).
L’autre inconnue est l’effet qu’aura la politique économique du nouveau président américain sur la parité monétaire dollar-euro. Celle-ci pourrait avoir des conséquences négatives pour les producteurs français : une baisse du dollar entrainant une baisse de compétitivité de nos
produits à l’exportation.
Enfin, Trump ne cache pas son hostilité sur l’environnement et le réchauffement climatique qualifié de « canular des chinois » pendant la campagne. Il vient de nommer un climato-septique à la tête de l’agence de la protection de l’environnement. Ce qui n’est pas de bon augure, d’autant plus que l’accord de Paris sur le climat de 2015 n’est pas un traité : il n’a ni valeur juridique, ni sanction.
Pas besoin d’y renoncer, il suffi t de ne pas respecter ses engagements ! Mais Trump devra aussi composer avec le Parlement, pas forcément en phase avec ses idées, et également avec des entreprises ayant déjà investi dans des infrastructures à bas carbone…
Le Bureau