Loi EGALIM et PAC post 2020

Des changements probables à venir et beaucoup de questions.

Suite aux états généraux de l’alimentation en décembre 2017, l’Assemblée nationale vient de voter en première lecture le projet de loi « EGALIM » : loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable.

Les objectifs recherchés sont multiples : assurer la souveraineté alimentaire de la France ; promouvoir des choix alimentaires pour la santé et respectueux de l’environnement ; réduire les inégalités d’accès à une alimentation durable et de qualité. Projet ambitieux dans ses objectifs mais qui suscite de vives réactions au final : les paysans sont partagés entre espoir et inquiétudes ; des associations environnementales dénoncent le manque d’ambition de la loi (report de l’interdiction du glyphosate) ; des consommateurs-citoyens restent interrogatifs sur l’efficacité des mesures annoncées par rapport aux conclusions des états généraux de l’alimentation…

Le texte s’attaque à des sujets très variés à la fois économiques (revenu des agriculteurs, guerre des prix, relations commerciales) et sociétaux (utilisation raisonnée des phytos, poids de la bio dans l’alimentation collective, bien-être animal). En termes de relations commerciales, l’évolution principale est actée dans les 3 premiers articles de la loi qui visent à inverser le processus de fixation des prix payés aux agriculteurs en s’appuyant sur les coûts de production (émanant d’indicateurs diffusés par les interprofessions secondées par l’Observatoire de la formation des prix et des marges et France Agrimer ) et par la contractualisation. Est-ce suffisant pour inverser le rapport de force entre agriculteurs et industriels, entre agriculteurs et distributeurs ? Inévitablement la loi introduit des contraintes supplémentaires comme la séparation des activités de vente et de conseil sur les phytos, ou la suppression des remises, rabais et ristournes sur ces produits. Ne faudrait-il pas se doter de moyens supplémentaires pour accompagner et former les exploitants dans une transition agro-écologique majeure ?

En ce qui concerne la PAC, la Commission européenne présente son projet de réforme pour les dix ans à venir comme « Une politique agricole commune plus moderne, plus souple, plus efficace, plus écologique ». Sur le papier l’ambition est alléchante mais dans les faits, la situation est beaucoup plus complexe : budget en baisse de 15 % ; suppression du paiement vert en tant que paiement isolé bien identifié pour mettre sur pied une nouvelle conditionnalité des aides ; donner davantage de pouvoirs aux Etats membres (même si les objectifs restent définis au niveau de l’UE) ; plafonnement limité des aides ;…

Ce projet de la PAC post 2020 suscite de légitimes interrogations : la volonté de simplifier la PAC ne s’appliquera-t-elle pas uniquement à la Commission européenne par son désengagement au profit des Etats membres ? Quelles seront les conséquences économiques réelles sur les exploitations de la réduction du budget de la PAC ? La souveraineté et la sécurité alimentaire à l’échelle européenne comme nationale seront-elles assurées à long terme avec ce projet de la commission ? Sans opposer les modèles agricoles, cette vision de la PAC post 2020 permettra-t-elle de limiter notre empreinte sur l’environnement pour les générations futures ?

Ces nouvelles législations auront des influences sur la gestion de nos exploitations agricoles et sur les choix stratégiques que nous ferons en tant que paysan.

Le Bureau

 

Politiques agricoles : quelles orientations ?

Le 29 novembre 2017, la Commission européenne a donné le coup d’envoi des discussions sur l’avenir de la Politique Agricole Commune au-delà de 2020. La PAC constitue l’outil réglementaire et budgétaire essentiel pour orienter et accompagner l’agriculture. Aujourd’hui, le modèle agricole mis en œuvre pendant des décennies est de plus en plus remis en cause, y compris par la cour des comptes européenne. Coûteuse, inefficace la PAC ? Elle a permis d’augmenter la production agricole mais pas d’échapper aux crises et à la désertification des zones rurales. Elle ne permettra pas non plus de répondre aux nouveaux enjeux de développement rural. Les consommateurs citoyens sont toujours plus en attente d’un modèle agricole vertueux… tout en souhaitant un impact très limité sur les prix des denrées alimentaires qu’ils consomment : paradoxe mais réalité à prendre en compte !

Nous sommes pourtant fortement attachés à la pérennité d’une politique agricole commune. Mais comment la faire évoluer pour mieux répondre aux défis de sécurité alimentaire, aux attentes des consommateurs et des citoyens (paysages, biodiversité, bien-être animal, …) ?

Mieux l’adapter aux contextes locaux en matière de choix et de modes de production est une piste. En effet, les bassins d’élevage de montagne n’ont pas les mêmes réalités et enjeux que celles des plaines céréalières. Il en est de même entre les Marais et le bocage Vendéen ou Angevin. Il n’est pas question d’opposer les territoires, mais de valoriser leurs atouts.

Respecter des pratiques agro-écologiques est un impératif aujourd’hui. Dans cette optique, pourquoi ne pas faire évoluer les MAEC, mesures agro-environnementales et climatiques, pour accompagner les agriculteurs vers des systèmes de productions plus diversifiés et plus résilients face aux changements climatiques ? Il s’agirait ainsi de dépasser la seule logique actuelle de compensation des surcoûts et/ou des manques à gagner liés à la mise en œuvre de pratiques vertueuses, pour parvenir à une véritable rémunération incitative des services rendus à la préservation des écosystèmes.

Cependant, la PAC n’est pas la seule politique publique qui concerne l’agriculture et les filières agroalimentaires. Dans différents domaines, les mesures adoptées par les pouvoirs publics (fiscalité, social, énergie, foncier…) peuvent avoir un impact positif ou négatif sur ce secteur d’activité. La réforme globale de la fiscalité agricole lancée le 16 février 2018 par le gouvernement français est un enjeu majeur pour accompagner les évolutions de notre agriculture : favoriser la « valeur ajoutée » des exploitations en termes d’efficacité économique, mais aussi agro-écologique et pourquoi pas en terme d’emploi.

Pour autant, il ne faut pas attendre des politiques publiques plus qu’elles ne peuvent apporter. Il est primordial de dépasser les oppositions entre les différents modèles agricoles, entre agriculteurs et société, pour construire ensemble des solutions bénéfiques à la fois aux paysans, aux territoires, à l’environnement, aux citoyens.

Le Bureau

L’Afocg, une association active !

Telle pourrait-être la conclusion de notre assemblée générale qui s’est tenue le 1er février aux Landes-Genusson.
Le matin, le rapport d’activité sous forme d’ateliers a pu montrer notre vitalité. Après avoir marqué le pas, le nombre d’adhérents a de nouveau progressé cette année (30 dossiers supplémentaires). Les résultats économiques et financiers de notre association sont également bons et ceci depuis plusieurs années.
Au niveau du service social, nous avons de plus en plus d’adhérents qui font appel à nos services pour la réalisation de bulletins de paye face à la complexité de la réglementation. Les études et conseils juridiques autour des sociétés sont également en augmentation. Le nombre d’études économiques est en progression régulière. Nous avons toujours une demande forte pour l’accompagnement de projets d’installation en agriculture et de transmission des exploitations.
L’Afocg, c’est aussi une association de formation : nous mettons à la disposition des chefs d’entreprise un panel de formations très large : à la fois dans les domaines qui touchent à la gestion, la comptabilité, le droit et le social, mais aussi, avec des partenariats élargis, dans des domaines plus techniques.

Le thème choisi l’après-midi est le reflet de la culture d’anticipation qui est chère à l’association. L’intervention intitulée « Société et élevage, le malentendu ! » s’interrogeait sur les acteurs, leur audience et l’avenir de ces controverses. Portée par Alizée Chouteau de l’IDELE, l’intervention a été un moment de réflexion remarquable : les activistes sont peu nombreux mais ils ont un écho important. Ils s’adressent à un public qui connait peu l’élevage et qui en a parfois une vision irrationnelle. Plus de cent personnes assistaient à l’intervention. Les questions fusaient : Que deviendront les animaux d’élevage s’il n’y a plus de consommateurs ? Comment seront exploitées les prairies si utiles à la biodiversité s’il n’y a plus d’élevage ? Pourquoi internet peut-il diffuser des images aussi irrévérencieuses sans droit de réponse ?
Nous ne pourrons esquiver toutes les questions : il y a du bon sens dans certaines interrogations du citoyen. Il est possible d’améliorer nos pratiques dans le sens d’un meilleur respect de l’environnement et du bien-être animal. Ces changements ont un coût financier et humain. C’est le travail de l’ensemble de la filière de rendre ce coût acceptable par le consommateur. Par contre, le public est attaché à la parole de l’éleveur et c’est bien lui qui doit être au cœur de la communication, ouvrir ses portes, expliquer, dialoguer…

Le Bureau.

L’élevage chahuté…

Dans le prolongement de notre édito d’octobre, revenons sur les contestations fortes qui portent sur l’élevage.

Depuis plusieurs années et dans toute l’Europe, l’élevage est la cible de nombreuses critiques : la société civile interpelle l’ensemble des acteurs des filières animales sur leurs pratiques. Pour les éleveurs, c’est le sens même de leur métier qui est remis en cause.

Quatre thématiques font actuellement l’objet de débats : le bien-être animal, la pollution (nitrates, gaz à effet de serre,…), le risque sanitaire et enfin le modèle « industriel » dominant de l’élevage.

Dans ces controverses, chacun cherche à rallier l’opinion publique à sa cause en argumentant avec des écrits, des enquêtes « chocs », qui remettent en question le modèle agricole dominant (exemple de L214 contre les abattoirs avec prise à partie du public).

Certes, la société a bien évolué et le débat autour de l’élevage s’explique par la transformation des pratiques agricoles (révolution industrielle, éloignement des abattoirs,…) et une intensification de la production. Elle s’explique aussi par des rapports à la nature qui évoluent (animaux de compagnie, etc..), des questions sur la santé (ne mange-t-on pas trop de viande ?). Par ailleurs, la crise de la vache folle de 1996-2000 a créé une crise de confiance profonde et durable.

En guise de réponse, le politique a proposé un durcissement de la réglementation, a octroyé des subventions pour l’amélioration des pratiques et a favorisé l’émergence de chartes ou de labels. Les filières ont, quant à elles, mieux communiqué en organisant des portes ouvertes et utilisé les réseaux sociaux pour montrer qu’elles « travaillent bien » et qu’elles « améliorent leurs pratiques ».

Cependant, la tendance de fond est une montée en puissance des préoccupations autour de l’élevage avec un impact sur la consommation de viande.

Mais, quelles audiences et que représentent réellement les divers « groupes » d’opinion ? Allons-nous vers de nouveaux modèles alimentaires et une remise en cause profonde des systèmes de production perçus comme « industriels » ?

Face à cet engouement médiatique, il semble nécessaire de mieux comprendre les évolutions et les demandes de notre société. Ce sont sur ces questions que nous vous proposons de débattre lors de notre assemblée générale du 1er février 2018 qui se tiendra, cette année, aux Landes Génusson (Vendée).

Le Bureau

Communiquer positivement…

Les relations entre agriculture et grand public deviennent de plus en plus compliquées. Entre fragments de réalité, fausses nouvelles, ignorance des enjeux et vision idéalisée, des clichés sont habilement utilisés. La réalité est extrêmement plus complexe mais elle comporte des dérives qui ne sont pas acceptables.

Deux exemples montrent la nécessité d’une communication plus positive du monde agricole : la saga du glyphosate et le débat sur le bien-être animal.

Pour le glyphosate (principe actif du célèbre herbicide Roundup) pesticide le plus utilisé au monde au cours des vingt dernières années, il est devenu le socle du modèle agricole dominant.
La remise en cause de l’utilisation du glyphosate sous la pression d’une opinion publique et de consommateurs de plus en plus mobilisés contre les dégâts sanitaires et environnementaux, suscite parfois des réactions virulentes de part et d’autres. L’arrêt du glyphosate, c’est la remise en cause du modèle agricole dominant. Pour être efficace et efficient, les agriculteurs ont besoin d’un plan de sortie de l’herbicide miracle. Une harmonisation des règles au niveau européen et une exigence de cohérence sur le plan mondial sont nécessaires. Pour autant, il ne faut pas tout attendre des pouvoirs publics.
Les paysans travaillent déjà sur d’autres pratiques agricoles et remettent l’agronomie au cœur du système.

Pour le bien-être animal, les contraintes sont de plus en plus fortes. Elles n’émanent pas que de la réglementation européenne mais aussi (et de plus en plus) des consommateurs. Il ne s’agit plus seulement de produire et de vendre mais de créer un lien durable entre éleveurs et consommateurs. En effet, des enquêtes montrent que le consentement à payer le bien-être animal est plus important que bien d’autres critères. La révolution digitale facilitera l’étiquetage et permettra d’affecter un prix en fonction de divers critères, dont le bien-être.

Les élevages hors sol sont aux normes mais ils ne répondent pas aux nouvelles attentes de la société. Il faudra évoluer et transformer ces nouvelles contraintes en atouts pour vendre plus et mieux.
La vente directe, l’accueil à la ferme sont des moyens formidables pour entrer en contact avec les consommateurs-citoyens, leur montrer et expliquer les enjeux de la production agricole et les compromis que doivent constamment faire les producteurs.

Il faut communiquer positivement, en expliquant que la réalité n’est pas aussi simple et que la majorité des producteurs est profondément animée par une logique de respect de la nature et de l’animal.

Le Bureau

Retrouver de la valeur (ajoutée) !

Bien que régulièrement citée dans les discours (« capter de la valeur ajoutée »), la valeur ajoutée est peu utilisée dans les analyses de gestion et n’est souvent pas mesurée sur les exploitations. Pourtant, son analyse compléterait judicieusement le sacro-saint EBE (Excédent Brut d’Exploitation) alors que nous sommes passés d’une période très stable à une aire de grande volatilité : diminution des aides, filières en restructuration, instabilité des prix des produits et des intrants, …

La valeur ajoutée mesure la richesse créée à partir des consommations intermédiaires et permet donc de mesurer la valeur intrinsèque d’une exploitation agricole ou d’un projet hors politiques publiques. Elle permet aussi de vérifier l’efficacité d’un système de production et l’efficience de la main d’œuvre. Plus on a de valeur ajoutée, mieux on pourra rémunérer la main d’œuvre. Gérer, c’est d’abord faire des choix entre efficacité, efficience et robustesse d’un système face aux aléas (climatiques, économiques, …).

Pour nos grands-parents, le travail était le pilier de l’activité agricole et souvent de leur réussite. Pour la génération de nos parents, le capital a pris le pas. Les critères de réussite sont devenus le nombre d’hectares, d’animaux, le chiffre d’affaires : plus on produisait, plus on gagnait ! Depuis les années 1990, on entre progressivement dans une approche de réduction des coûts où la notion de valeur ajoutée devient un axe d’analyse économique important pour les exploitations. On passe du « Combien je produis » au « Comment je produis ». Produire plus s’avère, dans certaines situations, problématique (endettement, travail,…).

Des groupes d’agriculteurs sont, depuis de nombreuses années, à la recherche d’une meilleure valeur ajoutée par des façons de produire plus économes et sobres (Civam, Agriculture de conservation, TCS, etc…), par l’agriculture biologique (économe en intrants et valorisant les produits) ou par la transformation et la commercialisation de la production permettant ainsi de mieux valoriser les produits.

Des initiatives récentes de coopératives mettent en avant la proximité avec des moyens collectifs plus importants. On peut, par exemple, citer la création d’un site Internet par la Cavac qui vise à créer une dynamique autour des circuits courts pour ses adhérents concernés par la vente à la ferme. De son côté, la Cooperl commence à installer des magasins à la ferme chez ses producteurs. C’est la carte de la proximité et de la qualité qui sont mis en avant en phase avec la demande du consommateur.

L’implication des coopératives dans le développement de réseaux de vente de produits de proximité est-elle une mauvaise chose comme certains l’exprime ?

Le plus important reste, une fois de plus, que l’agriculteur ne soit pas dépossédé de la part de valeur ajoutée qui lui revienne. Pas si simple.

Le Bureau

Le temps de la campagne… PAC

En 2016, l’agriculture française a connu une des années les plus sombres de son histoire. Les agriculteurs pour la plupart souffrent. A la crise de l’élevage bovin de 2015 a succédé en 2016 une année météo catastrophique qui a aussi touché les céréaliers. L’INSEE annonce une perte de revenu de 26 % en 2016 alors que selon la MSA, un tiers des agriculteurs gagne moins de 400 euros par mois.

Nous entrons dans une phase de négociations et d’arbitrages pour définir les grandes lignes de la PAC de l’après 2020. Mais, pour la plupart d’entre nous, les aides 2015 ne sont toujours pas soldées, et il faut se préparer à faire sa déclaration 2017. 3 campagnes vont donc se superposer… Bien difficile de s’y retrouver.

L’équipe de conseillers PAC de l’Afocg met tout en œuvre en termes de compétences et d’organisation pour pouvoir répondre à vos attentes dans des conditions parfois compliquées du fait des délais.

Avec ce numéro de notre bulletin d’informations, vous trouverez, comme chaque année, le supplément PAC actualisé, qui nous l’espérons vous aidera dans votre déclaration.

Face à toutes ces difficultés, nous serons, une fois encore, disponibles pour répondre à vos attentes et besoins.

Le Bureau

Produire, Travailler, Gagner sa vie et Transmettre :

Notre Assemblée Générale du 7 février a été l’occasion de réfléchir sur des outils de gestion connus (coûts de production, évaluation de l’entreprise lors d’une transmission,…) et sur des orientations nouvelles (agriculture biologique, transformation, circuits courts,…) dans un contexte économique dégradé.

PRODUIRE, TRAVAILLER, GAGNER SA VIE …,

L’ambition d’un accompagnement performant, participant à la réflexion de chacun, nous amène à adapter régulièrement nos outils d’analyse.

Bien que l’étude des coûts de production, remise au goût du jour à chaque crise, ne soit pas nouvelle, nous avons systématisé son calcul pour répondre également aux demandes de différents partenaires. Des pistes d’amélioration des coûts de production ont été présentées lors de l’AG.

L’agriculture est de plus en plus diversifiée dans ses modes de production. La demande des consommateurs, les préoccupations environnementales et sociétales font que nombre d’agriculteurs ont fait le choix de la valeur ajoutée (transformation, vente directe, agriculture biologique, production d’énergie…). Malgré les mises en avant médiatiques de ces modèles de production, il ne faut pas occulter les piliers essentiels de toute entreprise qui demeurent la viabilité économique et la vivabilité, pas toujours au rendez-vous… La production de références à partir de nos adhérents engagés en agriculture biologique ou en vente directe a été l’occasion de réfléchir en AG. Ces données permettent d’avoir des repères qu’il est indispensable d’adapter à chaque situation, unique.

…ET TRANSMETTRE,

La transmission d’une exploitation agricole ne se résume pas à une transaction économique, financière et des modifications juridiques. C’est un véritable passage de relais entre un cédant et un repreneur. Ce passage doit s’appréhender comme un projet qui demande du temps et qui doit donc être anticipé.

Des outils d’évaluation existent, mais ils ne sont que des bases pour la négociation entre cédants et repreneurs.

Nous constatons souvent qu’une transmission non préparée se traduit, généralement, par un agrandissement et donc la disparition de l’exploitation cédée.  Aussi, nous avons donc mis en place, il y a plus de 15 ans, des formations sur le thème de la transmission-installation.

La transmission, c’est avant tout un passage de relais !

Les mutations en cours, l’extrême volatilité des prix et les adaptations et remises en cause que cela engendre confortent l’Afocg dans sa volonté de formation des adhérents.

Comprendre la situation de l’agriculture, dans un monde en perpétuel changement permet de donner les bases indispensables pour anticiper et s’adapter.

La formation collective est notre approche historique et reste prioritaire. Cependant, l’accompagnement individuel est aussi nécessaire, parce que les entreprises sont singulières et les réponses spécifiques. C’est pourquoi l’association met à votre disposition les 2 outils, formation collective et étude de projets individuels.

Nos objectifs essentiels sont donc toujours de maintenir un service de qualité, dans sa nature comme dans ses valeurs : autonomie, anticipation, convivialité, solidarité…, et de permettre à l’adhérent de rester « maître » de ses chiffres et de ses décisions, d’appréhender les enjeux économiques agricoles,…

Enfin, l’Afocg ne souhaite pas opposer les systèmes de production entre eux, car ils ont tous « leur raison d’être ». Pour une Association de Gestion et de Comptabilité, une des missions essentielles est d’aider nos adhérents dans leur prise de décision, et pour cela donner l’information la plus large possible sur le contexte global de l’agriculture. Mais, notre métier est aussi d’apporter des éléments de réflexion interne aux exploitations pour que chacun puisse raisonner et élaborer sa propre stratégie, avec le maximum de cartes en main.

Le Bureau

APRÈS LE BREXIT, TRUMP ! QUELLES CONSÉQUENCES POUR L’AGRICULTURE ?

Donald Trump a été élu, à 70 ans, 45ème président des Etats-Unis. Faut-il s’en inquiéter ? Pourra-t-il mettre son discours controversé en pratique ? Pour le moment il est difficile de savoir jusqu’où l’homme d’affaires pourra bien aller !

Pour l’agriculture américaine, le Farm Bill et la politique agricole n’étant pas dans les attributions directes du président (mais du parlement), une certaine continuité devrait s’observer. L’équipe Trump a, en effet, confirmé le maintien de l’aide alimentaire au sein du Farm Bill et se positionne en faveur des biocarburants. Concernant les 2 millions d’immigrés illégaux travaillant chaque année dans les exploitations américaines, il est fort probable que rien ne soit fait pour limiter cette main d’œuvre afin de ne pas pénaliser les farmers. Depuis son élection, Trump a montré sa capacité à oublier ses promesses de campagne…

Cependant, Trump a des positions très dures vis-à-vis du libre-échange et de l’OMC. Le Tafta, déjà malmené par les européens, risque fort de disparaître avec Trump. Est-ce pour autant une bonne nouvelle pour l’agriculture européenne ?La lutte contre la volatilité des prix pourrait être plus difficile encore dans les années à venir en absence de coordination internationale.

Le manque de stratégie agricole européenne et le Brexit fragilisent l’Europe qui doit désormais, en plus, faire face à 2 dirigeants forts : Poutine et Trump ! Par ailleurs, la Chine ne cache pas ses ambitions sur l’agroalimentaire européen pour relever le défi de nourrir sa population (ex : la Chine vient d’implanter une usine de poudre de lait en Bretagne).

L’autre inconnue est l’effet qu’aura la politique économique du nouveau président américain sur la parité monétaire dollar-euro. Celle-ci pourrait avoir des conséquences négatives pour les producteurs français : une baisse du dollar entrainant une baisse de compétitivité de nos
produits à l’exportation.

Enfin, Trump ne cache pas son hostilité sur l’environnement et le réchauffement climatique qualifié de « canular des chinois » pendant la campagne. Il vient de nommer un climato-septique à la tête de l’agence de la protection de l’environnement. Ce qui n’est pas de bon augure, d’autant plus que l’accord de Paris sur le climat de 2015 n’est pas un traité : il n’a ni valeur juridique, ni sanction.

Pas besoin d’y renoncer, il suffi t de ne pas respecter ses engagements ! Mais Trump devra aussi composer avec le Parlement, pas forcément en phase avec ses idées, et également avec des entreprises ayant déjà investi dans des infrastructures à bas carbone…

Le Bureau

Temps de cochon !

Un immense désarroi s’est emparé des éleveurs français en cette fin d’été. Colère mais aussi lassitude. Pour les producteurs de porcs, au moins, le marché chinois offre un moment de répit. Déstabilisés par une crise inédite par sa durée, les producteurs de lait ont aussi vu leurs rendements chuter en céréales et en maïs. La récolte record annoncée chez les grands pays producteurs de céréales ne permettra certainement pas de compensation par les prix.

Avec son appétit pour les matières premières, Pékin fait la pluie et le beau temps sur les marchés du porc ou du lait et influence grandement les transactions de soja. Chance et malédiction pour les exportateurs soumis aux décisions brutales de la Chine.

Paradoxe de l’agroalimentaire français : deux de ses leaders ont fait la une en pratiquant des prix inférieurs à la concurrence. Lactalis, le N°1 mondial du lait avec ses 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires, a limité le prix du lait payé au producteur, avant de lâcher sous la pression des éleveurs et pour ménager son image.

Pour le porc, c’est la Cooperl qui diminue le prix payé à ses 2 700 éleveurs dénonçant un « prix politique » incompatible avec la concurrence. Pourtant, depuis juin, la Chine a ouvert ses portes à l’export. Une occasion inespérée offerte aux producteurs lourdement endettés de renflouer leur trésorerie.

L’élevage français est en souffrance. Un des remèdes semble aujourd’hui connu : « La montée en gamme » des produits laitiers et de la viande française laissant la porte ouverte à d’autres modèles basés sur la qualité. Et ceci avec le concours, certes un peu forcé, de la grande distribution jouant, enfin, le jeu des produits français. A terme, cela permettrait de gagner des parts de marché à l’exportation.

Il faut espérer que cette stratégie de la qualité engendrera des jours meilleurs pour les éleveurs !

Le Bureau.